Billy Kasper, petit bonhomme malingre et vivace comme une mauvaise herbe, mal poussé dans les vilains quartiers pauvres d’une ville minière, porte ses quinze ans comme son blouson trop étroit… Avec pour passé un océan de frustration, entre une mère trop préoccupée de trouver coquin à son goût pour échapper à la grisaille vertigineuse de sa vie, et un grand frère déjà mineur, déjà abruti malgré sa belle gueule, dont l’idéal de vie se résume à la cuite du samedi soir et au tiercé du dimanche… Pour avenir, au sortir de l’école où il fait figure de vilain petit canard, la mine… jusqu’à ce qu’il vomisse ses poumons dans un trop plein d’alcool, ou encore un emploi de gratte papier dans un sinistre bureau gris au fond d’un triste magasin dans une rue grise des poussières de charbon…
Alors, Kasper le mal aimé, Kasper s’échappe de l’enfer, par l’amour d’un petit faucon cécerelle, sur lequel il transpose tous ses besoins d’être reconnu, aimé. Il invente avec lui des rapports qu’on ne lui avait jamais appris, faits d’attention à l’autre, de respect, de tendresse… enclave heureuse où s’expriment toute son imagination, toute son intelligence, tout son talent : autant de dons qu’on ne lui reconnaît ni dans sa famille, ni à l’école. Moment sublime où le faucon vole toujours plus haut, plus loin, plus libre et, tandis qu’il le guide vers la liberté, le maître fragile redoute de le perdre… C’est beau, c’est émouvant, on se sent en sortant le coeur un peu plus grand, et on se dit qu’un tel cinéma, en plus du plaisir qu’il donne, ça doit bien laisser dans nos vies une petite trace…
GB - 1969 - 1h45 - VOSTF - 1,95Go résolution HD 720p (1280X720) - Les Films du Paradoxe - avec David Bradley, Freddie Fletcher, Lynne Perrie…