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Un film de Jesper Ganslandt.

« On prétend qu’il faut toujours regarder de l’avant. Anticiper. Moi je continue de songer au passé. Je garde l’image des enfants que nous étions. À l’intérieur je n’ai pas changé. C’était la dernière chance de capturer cela avant que ça n’ait disparu. Je ne voulais pas attendre qu’on soit vieux pour faire un film. Nous nous sommes dit qu’on pouvait tout aussi bien le faire maintenant. Avec les authentiques protagonistes, au lieu d’acteurs se faisant passer pour de vrais gens. Je veux contempler la vie de tous les jours, pas une version enjolivée par les artifices habituels au cinéma. » Jesper Ganslandt

Dernier été à Falkenberg… Alors que la petite bourgade Suédoise est baignée de soleil, et que les journées se déroulent au rythme tranquille des grasses matinées, des baignades en mer et des balades en forêt, cinq amis d’enfance profitent avec insouciance de cette parenthèse estivale… Il y a John, jeune homme chevelu et bougon, pour qui un petit-déjeuner tardif mais copieux est peut-être le début du bonheur… Il y a Jörgen, qui se démerde comme il peut pour continuer à vivoter dans sa petite ville natale, entre boulots foireux et débrouilles à la limite de la légalité… Il y a aussi Jesper, qui est déjà parti faire sa vie ailleurs mais qui revient régulièrement sans que rien n’ait changé, et sans que personne n’ait eu l’air de remarquer son absence… Et puis il y a David et Holger, les deux inséparables : Holger pour qui tout a l’air facile, pour qui la vie à Falkenberg est la vie tout court, et qu’importe que tout le monde dise qu’il faille forcément en partir un jour… Et David qui est peut-être le plus lucide de tous, celui qui sent bien que cet été en apparence anodin est celui de la fin d’une époque, de la fin de la vie telle que ses amis et lui la connaissent depuis toujours, et qui ferait tout pour arrêter le temps, pour rester encore un peu à l’abri dans cette bulle d’amitié simple et véritable qui leur échappe peu à peu, dans ce monde en dehors du monde… Ainsi va la vie à Falkenberg, des réveils difficiles aux soirées animées, des longs moments d’ennui aux instants inoubliables partagés entre amis, des discussions anodines ou passionnées aux silences entendus… Comme si le temps s’était arrêté, et que la menace de l’avenir pouvait encore être retardée, un dernier été à Falkenberg…

C’est un objet filmique étrange que nous a concocté le jeune réalisateur suédois Jesper Ganslandt… À la fois témoignage autobiographique, tourné dans sa ville natale avec ses amis de toujours, et vision sublimée de ce moment si particulier où le groupe se délite, où le passage de l’enfance à l’âge adulte nécessite de laisser tant de choses derrière soi… Le film navigue ainsi sans cesse entre le réalisme des situations, des dialogues, des relations entre ces cinq amis, et des échappées oniriques traduisant l’infinie nostalgie qui s’empare des personnages… Plus qu’un adieu à la ville qui l’a vu naître et grandir, bien plus qu’une collection de souvenirs ou qu’un simple hommage, Adieu Falkenberg est un film débordant d’émotion, suffisamment universel pour que chacun puisse y trouver une résonance personnelle particulière…

Suède - 2006 - 1h28 - VOSTF - 1,06 Go résolution DVD - ED distribution - avec Holger Eriksson, David Johnson, John Axel Eriksson, Jesper Ganslandt, Jörgen Svensson… Scénario de Jesper Ganslandt et Fredrik Wenzel – Musique (envoûtante) de Erik Enocksson.